Journaliste à la radio Okapi, Serge Maheshe froidement abattu à Bukavu

Bukavu, 15/06/2007 / Société

Après ce meurtre, la police congolaise a lancé des opérations de contrôle dans les quartiers de Bukavu pour retrouver les assaillants.

Un journaliste de la Radio Okapi a été abattu le mercredi 13 juin 2007 vers 21 heures, heure locale, par deux hommes armées en civil. 31 ans et licencié en philosophie, Serge Maheshe oeuvrait à la Radio Okapi depuis sa création.

A Bukavu comme à Kinshasa, la nouvelle de la mort de Serge Maheshe, qui dirigeait la rédaction de la station de Bukavu de la radio Okapi parrainée par l’ONU, a semé la consternation parmi les professionnels des médias. A Bukavu, certains se sont rendus dans la matinée d’hier jeudi 14 juin au domicile de l’illustre disparu, qui était marié et père de deux enfants.

Le corps de la victime a été transporté jeudi matin de l’hôpital général de Bukavu vers son domicile, où la veillée funèbre se poursuivra jusqu’à l’enterrement, prévu vendredi à Bukavu. Sa famille s’est refusée de toute déclaration, le père du journaliste indiquant simplement son incompréhension face à un acte d’une telle violence et demandant à pouvoir veiller son fils en paix.

Au milieu de pleurs et de cris de douleurs, fait savoir l’AFP, des proches venus rendre hommage au défunt, ses collègues journalistes s’interrogeaient sur les motivations du crime. « Le journaliste, précise-t-on, a été tué dans la rue, devant le domicile d’un ami à qui il venait de rendre visite en compagnie d’un autre ami ».

Alors que les deux visiteurs prenaient congé de leur hôte et s’apprêtaient à remonter dans la voiture de service de Serge, marquée du sigle des Nations unies, deux hommes en civil se sont approchés et ont ordonné aux trois amis de s’asseoir sur le trottoir.

Selon un témoin du drame interrogé par l’AFP, « Serge a alors eu le courage de demander : « Vous voulez quoi ? De l’argent ? ». Il n’a pas eu le temps de terminer sa phrase que l’un des types lui tirait deux balles dans les jambes ». « On a commencé à se sauver et on a entendu trois autres coups de feu », a indiqué la même source, précisant que ces derniers coups, mortels, avaient été tirés dans la poitrine. Les agresseurs se sont ensuite enfuis « sans rien emporter », a-t-il souligné.

Plusieurs journalistes estiment que les meurtriers « devaient connaître Serge », ne s’expliquant pas qu’ils n’aient « même pas cherché à voler un téléphone portable ». Toutefois, le mobile du crime restait un mystère et la radio Okapi indiquait jeudi matin ignorer si ce meurtre avait ou pas un lien avec le métier de journaliste.

Parmi les derniers travaux rendus, on cite le reportage sur la contre offensive des FARDC-Monuc contre-les FDLR et l’interview réalisée avec le commandant du bataillon des casques bleus à Bukavu.

Opérations de police à Bukavu après le meurtre

Après ce meurtre, la police congolaise a lancé jeudi matin des opérations de contrôle dans le quartier de Bukavu. Un important dispositif de police a été déployé dans le quartier d’Ibanda, près du centre-ville de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, où Serge Maheshe a été abattu. Aucun bilan de ces opérations, lancées vers 5 heures, heure locale n’était disponible jusqu’à la fin de la journée d’hier.

Rachidi MABANDU/Forum des As

Comments

[frederic kapongo]

Bonjour chère frères de la Radio Okapi, très touché de la mort de Serge Maheshe à bukavu. A ce effet , je demande à nos autorités de la République Démocratique du Congo d'etre vraiment vigilant face à ses actes de ces genres de meurtres orchestrés par des personnes connu ou inconnues ; "La RDC n'est pas un dépotoire où n'importe qui pouvait venir fairen'importe quoi" vu tout ce qui se passe pour le moment non seulement à Bukavu où j'ai vecu pendant plus au moins 4ans mais aussi partout en RDC il y a un laisser aller de nos autorités de la place surtout concernant les assasinats. Je demande à nos autorités de bien ouvrir leurs yeux pour que cesse ces actes de vandalisme en RDC.Merci que Dieu garde notre République Démocratique du Congo. Frédéric Kapongo étudiant en Philosophie dépuis Lubumbashi