ATTAQUES CONTRE LA PRESSE L'AN 2000 AU KIVU
Dans le territoire libéré, la presse est muselée. Soit elle reste la caisse de résonance du RCD ou elle s'attire la foudre du pouvoir en place. Beaucoup de journalistes animateurs radio en ont payé les frais comme l'illustre ces quelques cas ci-dessous !
- Monsieur Elvis KATOTO, animateur à la Radio- Télévision Nationale Congolaise/ Goma, reçoit un nombre de coups de fouets proportionnels à son âge multiplié par 4 pour avoir demandé aux militaires de lui restituer les 4 disques compacts, lui piqués à leur passage à l'antenne. L'armée a jugé cela trop osé, mais a restitué ses biens après "correction".
-Monsieur TUVER UNDI, un autre animateur à la RTNC/Goma, écope une suspension de 3 mois pour avoir balancé à l'antenne la chanson "Franc congolais" à la radio- Goma, chanson présumée faire l'éloge du gouvernement de Kinshasa. -
Monsieur Délions KIMBU LUMPU, chroniqueur à la RTNC/Goma est suspendu et passe 48 heures au cachot de services des renseignements pour avoir fait passer un extrait du discours de feu MOBUTU Sese Seko à l'ONU en 1974. Monsieur BAKEMANA Raphaël journaliste à la RTNC/GOMA et correspondant Swahili de la BBC/Afrique est révoqué de la RTNC/Goma sûrement à cause de ses activités à la BBC. Délions KIMBU LUMPU, Jacques KAHORA et Raphaël BAKEMANA, tous journalistes à la RTNC/Goma sont révoqués pour avoir communiqué avec "la voix de l'Amérique" dont ils deviendront par la suite des correspondants.
- Refus total du RCD de payer les factures du journal "LES COULISSES" dont l'éditeur M. KIBEL'BEL est taxé par le RCD/Goma comme étant pro-Wamba et pro-KABILA.
- Interdiction à la radio nationale (RTNC) de faire passer le journal "les coulisses" dans la revue de presse. - Le journaliste de "Congo libre" M. NSASE RAMAZANI est arrêté le 21 juillet 1999 pour "atteinte à la sécurité de l'Etat". Gardé au cachot "chien méchant" où la pratique de la torture est courante, il a été relâché, sans aucune procédure judiciaire. - Monsieur Raphaël KIYONGO, journaliste du Magazine "Le Point" passe 48 heures au cachot "chien méchant" pour avoir photographié les enfants de la rue. - Le journaliste NGABO MUSHUNGANYA Alexandre du mensuel "TEMPS PRESENT" vit dans la menace d'être enlevé par les autorités du RCD, à cause de ses articles parus dans ce journal dans son édition n° 13 de décembre 1999 : "La Communauté Nande de Beni et Lubero tire à boulets rouges sur KABILA, WAMBA et sur le RCD" et "plus de deux millions de dollars revendiqués par le comité d'hôteliers auprès du RCD". Ces articles qui mettent en cause le RCD dans le morcellement du Nord-Kivu d'une part, et d’autre part les hôteliers qui sont en faillite à cause de fait de l'occupation des chambres d'hôtel à Goma par les dignitaires du RCD sans contrepartie de ces derniers. Le journaliste est en train de rechercher la protection auprès des organisations locales des droits de l'homme.